théâtre

de la bastille

Théâtre de la Bastille

Le parlement


Les artistes du parlement

Betty Tchomanga

Née en Charente-Maritime d’un père camerounais et d’une mère française, Betty Tchomanga manie des influences multiples, mélange les rituels vaudous et le hip-hop auto-tuné, peuplant ses danses de figures obscures et invisibles. Elle mène en parallèle un parcours de chorégraphe et d’interprète métamorphique – on l’a notamment découverte sorcière joueuse chez Nina Santès (Hymen Hymne) et bacchante carnavalesque chez Marlene Monteiro Freitas, avec qui elle noue une collaboration au long cours. Entre le solo Mascarades (2020) et le quatuor Leçons de ténèbres (2022), elle déploie des corps chantants et pulsants,dangereux parfois, des corps à la transe inquiète, sautant et creusant le sol jusqu’à déterrer des gestes, toute une pensée, que la colonisation et l’esclavage n’ont pas réussi·e·s à effacer.

Agnés Mateus et Quim Tarrida
Artistes multidisciplinaires, Agnés Mateus et Quim Tarrida signent de véritables brûlots pop entre théâtre, performance et cabaret clownesque. Également formée au journalisme, Agnés Mateus cofonde aux côtés de Tomàs Aragay et de Roger Bernat le Col·lectiu General Elèctrica qui, entre 1996 et 2004, agite avec audace la scène barcelonaise. Quim Tarrida manie quant à lui la vidéo, la photographie et l’art sonore et puise notamment son inspiration dans la BD, les jouets enfantins et la publicité détournée. Héritiers de l’émancipation esthétique de la Movida, leurs spectacles font une critique déflagrante et frontale de la violence sociale.
Rebota rebota y en tu cara explota est leur deuxième collaboration après Hostiando a M où, déjà, les murs explosaient à coups de marteau et d’assiettes brisées en mille morceaux. Leur dernière création, Patatas Fritas Falsas (2022), s’attaque à la haine contaminant les discours politiques.

Gurshad Shaheman
Depuis dix ans, Gurshad Shaheman dessine une cartographie de l’intime, à la fois pudique et chatoyante, agençant les récits de vie comme autant de miroirs aux reflets changeants. Sa trilogie Pourama Pourama, premier geste autofictionnel, raconte son enfance en Iran au côté de son père (Touch me), puis son adolescence en exil, seul avec sa mère (Taste me), et enfin son entrée dans l’âge adulte (Trade me). Créant un théâtre en quêted’identités, Gurshad Shaheman convie le public à des traversées sensorielles, ne craignant ni les larmes, ni le charnel, à l’image de son « Cabaret Dégenré ». Il pourra toujours dire que c’est pour l’amour du prophète entremêle ainsi les récits de réfugié.e.s LGBT issu.e.s du Moyen-Orient (Festival d’Avignon, 2018). Lauréat de Mondes Nouveaux en 2023, il crée Jadis, lorsque mon cœur cassa, installation écrite à partir de récits de personnes en parcours de soins psychiatriques.

«Tout lieu possède un génie latent dont la manifestation est tributaire d’un révélateur qui le dotera d’une qualité singulière, unique. »
François Méchain, Genius Loci