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de la bastille

Théâtre de la Bastille

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Une belle enfant blonde.


01 fev > 05 fev

Gisèle Vienne, s'amuse à soulever l'ambiguïté des liens entre réel et imaginaire. Le jeu est un autre.

1 au 5 février
à 21 h, dimanche à 17 h.

Dimanche 26 février à 18h. Body Double (X) Un film de Brice Dellsperger avec Jean-Luc Verna-(france-2000-Vidéo-1h42) Centre Cuturel Suisse-34 rue des Francs Bourgeois 75003 Paris-01 42 71 44 50-wwww.ccsparis.com



Une belle enfant blonde.
A Young Beautiful Blonde Girl


Conception Gisèle Vienne. Textes Dennis Cooper et Catherine Robbe-Grillet. Spectacle créé en collaboration avec et interprété par Jonathan Capdevielle, Catherine Robbe-Grillet, Anja Röttgerkamp. Musique Peter Rehberg. Lumière Patrick Riou. Costumes Simone Hoffmann. Maquillages Rebecca Flores. Création des poupées Raphaël Rubbens, Dorothéa Vienne-Pollak, Gisèle Vienne. Traduction des textes de Dennis Cooper par Laurence Viallet

C'est avec un certain amusement, qui d'ailleurs la caractérise bien, que Gisèle Vienne indique l'année de sa naissance, 1976, comme étant aussi celle de la mort de Pierre Molinier, histoire de nous prévenir que son travail se situe du côté de ces affinités artistiques-là. Le photographe, artiste fétichiste et travesti, n'aurait certainement pas désavoué cette paternité, tant ils partagent tous deux le goût du jeu, du trouble et de la sophistication.
Gisèle Vienne étudie la philosophie et l'art de la marionnette, avant de créer quatre spectacles en collaboration avec Etienne Bideau-Rey, Splendid's de Jean Genet en 2000, ShowRoomDummies en 2001 (Théâtre de la Bastille, 2002), Stéréotypie en 2003 et Tranen Veinzen en 2004. La préoccupation pour ces deux jeunes artistes est de réfléchir aux rapports entre corps vivants et corps inertes, corps réels et corps artificiels, ce qui les fait connaître en dehors du cadre confiné de la marionnette en les situant dans le champ de la chorégraphie. Sans abandonner cette recherche, Gisèle Vienne, désormais seule à la mise en scène, redécouvre, à la faveur de la sortie du roman La Reprise, l'œuvre intégrale d'Alain Robbe-Grillet. Très influencée par l'écriture de cet auteur, elle décide alors d'approfondir une recherche théâtrale qui rendrait compte de la perception de la réalité "par reconstitution avec toutes les lacunes, en n'émettant que des hypothèses plus ou moins avancées". Et c'est bien ainsi que se présentent les deux pièces I Apologize et Une belle enfant blonde / A young, beautiful blonde girl qui déroutent le spectateur pour sa plus grande jubilation.

Les deux pièces forment un diptyque, elles racontent toutes les deux la même histoire. Celle d'un crime, les scènes se jouent et se rejouent en des variations qui donnent le tournis. Tout a déjà eu lieu, mais que s'est-il passé au juste ? Devant nous, la reconstitution du réel devient alors une vaste entreprise au service d'un imaginaire débridé qui laisse une large place à la fantaisie et aux fantasmes érotiques. Les artifices théâtraux mis au profit de la confusion narrative sont multiples : travestissement, dédoublement des personnages, hors-champ sonore, indices disséminés dans l'espace, réalisme troublant des pantins... Ils sont, en quelque sorte, ces notes en bas de page que Robbe-Grillet utilise dans son roman La Reprise pour prendre le lecteur à témoin et le mettre en garde sur la véracité des dires du narrateur. Dans le théâtre de Gisèle Vienne, nous assistons à la mise en doute permanente de ce que nous voyons et de ce que nous entendons. Difficile en effet de suivre la fable dans ce monde aux identités multiples assumées par les mêmes acteurs, difficile de se fier aux actions scéniques quand la vue est sans cesse mise en question par l'oreille, tension dramatique créée par la musique de Peter Rehberg ou bruits provenant de l'arrière-scène.
Performances de la déconstruction narrative, ces deux spectacles stimulent, grâce à la perversité brillamment assumée des interprètes, le trouble, le désir et le mystère qui garantissent la jouissance du spectateur.

Production déléguée DACM. Coproduction Festival d'Avignon, Bonlieu/Scène nationale d'Annecy, Emilia Romagna Teatro Fondazione/Modena, Centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort dans le cadre de l'Accueil Studio/Ministère de la Culture et de la Communication. Résidence de création aux Subsistances/ Lyon 2005. Avec le soutien du Centre national de la danse pour le prêt du studio, du Ministère de la Culture/DRAC Rhône-Alpes, du Conseil général de Rhône-Alpes, du Conseil général de l'Isère, de la Ville de Grenoble. Avec l'aide de l'ADAMI et de Étant donnés, The French-American Fund for The Performing Arts, a Program of FACE. Avec le soutien de l'Institut International de la Marionnette et de la Compagnie des Indes pour la captation. Réalisation Théâtre de la Bastille.

Remerciements Théâtre de la Bastille, Laboratoires d'Aubervilliers, P.O.L., Ateliers de construction du Théâtre de Grenoble, l'Institut International de la Marionnette, Patric Chiha, Jean-Paul Hirsch, Martin Lecarme, Antoine Masure, Paul Otchakov-Laurens, Béatrice Rozycki, Estelle Rullier, Yury Smirnov, Alexandre Vienne, Jean-Paul Vienne, Geneviève Vincent et la Compagnie des Indes.