théâtre

de la bastille

Théâtre de la Bastille

main

Vaisseaux brûlés.


10 fev > 18 fev

Une pièce ludique à l'insolence gaie.

Vaisseaux brûlés
spectacle de Pascal Gravat –Suisse

Le Théâtre de la Bastille a invité Pascal Gravat en 2001 avec L'Homme traversé, une adaptation libre à partir de trois pièces de Shakespeare. Il revient cette année avec le collectif Quivala réunissant des artistes d'horizons multiples (danse, théâtre, cinéma, lumière). Vaisseaux brûlés, leur neuvième création, place la question de l'autre au centre. De qui, de quoi se cache-t-on ? À quel jeu tragicomique jouons-nous ensemble ? Une pièce ludique à l'insolence gaie.

Vous aimez jouer ? Alors embarquez sans tarder à bord des Vaisseaux brûlés .Une (contre) bande de joyeux danseurs y décline tout ce que les jeux d'enfants comptent d'épreuves pour se mesurer. Colin-maillard, balle assise, partie de cache-cache ou encore “1,2,3, petits poissons rouges ”, il n 'y a pas, jusqu'aux duels entre super héros, matière à jouer qui ne soit éprouvée. Et pourquoi ces amusements d'enfants un rien déconcertants ? Parce que la Compagnie Quivala se souvient que c'est à travers ces combats et ces dépassements de soi qu'on s'est construit notre identité, qu'on a chacun pris notre place dans la société.
Seulement, pour que l'affaire fasse office d'expérience et, surtout, ne soit pas racoleuse – ce sont des purs, les Quivala –,la transposition formelle est réduite. C'est donc en temps réel, le temps effectif de chaque jeu, que le public accomplit cette traversée ludique. Étonnant, mais légitime de bout en bout. D'autant plus lorsqu'un comédien masqué lit un extrait du Visible et de l 'Invisible de Maurice Merleau-Ponty où il est précisément question de la suprématie du Je, de l'individu sur le groupe. On réalise alors, si on ne l'avait pas fait auparavant, que tous ces mouvements de foule et de balle expriment, dans l 'émotion de l'instant, cette tension entre singularité et collectivité. Entre concurrence et envie de partager. Entre compétition bétonnée et légèreté.
On rit d'ailleurs beaucoup sur ces Vaisseaux brûlés emmenés par Pascal Gravat et Prisca Harsch. Quoi de plus hilarant en effet que ces bastons “pour de faux ” qui singent la vraie violence abrutie ? Dans ce registre du je dans le jeu, c 'est aussi réussi que l'était L 'Homme traversé ,monologue du même Pascal Gravat à l'affiche de la Bastille en 2001. Avec cette évidence qui tient beaucoup à une volonté de sincérité et de transparence, il était tour à tour Roméo, Hamlet et Richard III. Du Shakespeare qui parlait là aussi de l 'intimité.
Marie-Pierre Genecand

Chorégraphie et interprétation Prisca Harsch, Barbara Schlittler, José Lillo, Robin Harsch, Laurent Valdès, Pascal Gravat.
Lumière Laurent Valdès. Accompagnement sonore François Dubos. Régie Jean-Philippe Roy. Production Quivala. Avec le soutien de la Ville et de l'État de Genève, le Département de l'instruction publique, la Loterie romande, la Fondation Lietchi pour les arts, l 'Association pour la danse contemporaine, Harsch transports et de l'ONDA. Réalisation Théâtre de la Bastille.