théâtre

de la bastille

Théâtre de la Bastille

main

Le Sang des Atrides d'après Eschyle.


04 mar > 03 avr

Ce sang archaïque coule encore dans nos veines et avec lui l'enigme de toute génération.

Le Sang des Atrides d'après Eschyle
adaptation et mise en scène de Jean-Michel Rabeux



Le Sang des Atrides est une adaptation des deux premières pièces de l'Orestie. Deux meurtres y président : celui d'Agamemnon, l'époux, par Clytemnestre, l'épouse, puis par vengeance celui de Clytemnestre, la mère, par Oreste, le fils. Ce sang archaïque coule encore dans nos veines et avec lui l'énigme de toute génération.

La réponse à la question tragique est dans nos corps, tout au fond, plus loin que nos âmes, tout en bas, là où en nous le Temps a gravé ses cauchemars. Nous y sommes poursuivis par des ours, des meutes de loups, les cris incompréhensibles des pères, les morts incompréhensibles des mères. Et nous nous éveillons en sueur, épuisés par ce passé.
Je prétends que ces mythiques assassinats familiaux gisent dans les profondeurs de nos mémoires, ainsi le souffle pour les chanter, les ramener à la surface du plateau comme on remonte un noyé à la surface de la mer,le souffle est sous les flots du temps, au bord de nos poumons.

On ne peut pas parler seulement la tragédie .Il faut un chant. Mais c'est à chaque fois un chant qui n'existe pas encore. À inventer. On ne peut pas calmer cette langue furieuse. Mais où placer les voix pour qu'elles tuent ? Quels sont les sons de la fureur ? À inventer. Quel est le rire Tragique pour ces morts, celui qui glacerait ? Qui libérerait ? Qui exploserait ? À inventer.
Je propose un rêve tragique, on appelle ça un cauchemar, ou plutôt je propose le souvenir qu'on en a au réveil : des éclats, des bribes, des énigmes, et cette impression de terrible réalité de scènes impossibles qu'on a vécues pourtant en les rêvant. Je ne propose pas l 'explication du rêve, ni sa résolution, je propose l'idée que la tragédie, en nous et hors de nous, n'est jamais terminée, que l'Oreste ou l'Électre, la Clytemnestre ou l'Agamemnon que nous sommes ne sont ni acquittables, ni jugeables, parce qu'ils sont en train de mourir dans une agonie qui ne finit pas.
Jean-Michel Rabeux

“Aucun problème exposé ne devrait être résolu dans l'imaginaire surtout que la solution dramatique s'empresse vers un ordre social achevé. Au contraire, que le mal sur la scène explose, nous montre nus, nous laisse hagards s'il se peut et n'ayant de recours qu'en nous ”.Jean Genet

Avec Stéphanie Capetanides, Corinne Cicolari, Claude Degliame, Éline Holbø-Wendelbo, Miloud Khetib, Philippe Le Gall, Anne Rotger,Christophe Sauger.Scénographie et costumes Pierre-André Weitz.Lumière Jean-Claude Fonkenel. Assistante à la mise en scène Sophie Rousseau. Régie générale et régie lumière Jean-Claude Fonkenel. Régie plateau Denis Arlot. Habilleuse Sophie Hampe.
Assistant décorateur Fabien Teigné. Réalisatrice costumes Nathalie Bègue. Direction de production Clara Rousseau (Minijy) assistée de Séverine Péan. Production déléguée La Compagnie. Coproduction La Rose des Vents/Scène nationale de Villeneuve d 'Ascq, le
Théâtre de l'Agora/Scène nationale d'Evry et de l'Essonne, Le Maillon/Théâtre de Strasbourg et La Compagnie. Avec l 'aide à la création d'arcadi (action régionale pour la création artistique et la diffusion en île de France). Réalisation Théâtre de la Bastille. La compagnie est subventionnée par le ministère de la culture et de la communication/Drac-Ile-de-France. Depuis 1994, Jean-Michel Rabeux est metteur en scène associé à la rose des vents/Scène nationale de Villeneuve d'Ascq.