théâtre

de la bastille

Théâtre de la Bastille

main

Amid the Clouds.


17 mai > 22 mai

Une écriture incandescente et tranchante, une histoire iranienne qui nous a profondément bouleversés.

Amid the Clouds.

Derrière une fenêtre : le bruit de la mer... Deux Iraniens, Imour et Zina, se rencontrent alors qu'ils font route vers la terre promise. Zina, enceinte, veut mettre son enfant au monde de l'autre côté de la Mer du Nord et y demander asile. Imour, lui, essaie d'oublier les peurs qui le hantent...
Dans Amid the Clouds, Amir Reza Koohestani ancre la rythmique de la tradition du récit perse dans la réalité des camps de réfugiés. Ses phrases nous bercent et nous immergent dans le quotidien des ces deux réfugiés en quête de leur identité...

Soleil est une des traductions de Mehr, le nom du groupe théâtral auquel appartient Amir Reza Koohestani. Mehr, qui signifie aussi gentillesse, désigne le premier mois d'automne dans le calendrier iranien mois de naissance du groupe en 1996. Koohestani, lui, est né à la veille de la révolution. Il n'a connu d'autre société que celle de la République islamique. Il éconduit doucement les questions qui toucheraient un régime chiche de visas. Il tient son théâtre pour passeport.(...)

Fils d'ingénieur, il n'aurait pu échapper aux études techniques s'il n'avait eu comme professeur le romancier Amin Faghiri, qui remarque sa plume dès l'âge de douze ans et le conduit vers Dostoïevski. A seize ans, le garçon est critique de cinéma dans le quotidien local. À dix-huit, il aligne les scénarios de courts-métrages, où s'affirme un sens de la parabole profondément iranien. À l'époque, il n'est jamais allé au théâtre, et
commence à suivre l'atelier du groupe théâtral Mehr. Un de ses copains lit ses scénarios, les juge bons pour le théâtre. Sa première pièce : And the Day Never Came, date de 1999. Ce jour qui n'advient pas est celui de la révolution. L'action se passe dans la nuit qui précède. Le personnage central, encore, déjà, est une fille qui tente de s'échapper de la maison pour rejoindre son amant. "Comment la pièce a-t-elle été reçue ?" Koohestani évacue, sans commentaires : "Ils ne nous ont jamais laissés la jouer." (...)

Quand il écrit, le premier jet est libération, il ne veut pas de contrôle, refuse d'analyser ses émotions. Puis il structure. Croise les thèmes. Mais la première impulsion est scénographique. Une image, toute simple. Celle d'un appartement banal, qui se vide progressivement dans The Murmuring Tales ; une longue et étroite vitre, un guichet frontalier qui ne laisse voir que les visages dans Amid the Clouds ; cette table longue de quatre mètres, au milieu des spectateurs pour Dance on Classes (pièce qui sera présentée au Théâtre de la Bastille en septembre 2005). Koohestani ne s'en réfère pas moins au réalisateur Mohsen Makhmalbaf lorsqu'il estime que l'Iran n'a pas de passé visuel, que le fonds de la culture perse est poétique.

Jean-Louis Perrier, Le Monde, 19 octobre 2004 (extrait:;)


Avec Shiva Fallahi, Hassan Madjooni. Production Mehr Theatrical Group/Chiraz. Coproduction Wiener Festwochen/Autriche, KunstenFESTIVALdesArts/Belgique. Coréalisation Théâtre de la Bastille