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Théâtre de la Bastille

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CORIOLAN


12 sept > 07 oct

Avec Jean-Louis Coulloc’h, Alban Guyon, Thomas Landbo, Estelle Meyer et Pascal Tagnati

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En s'emparant de Coriolan, ultime tragédie de Shakespeare, et l'une des plus méconnues, François Orsoni clôt une trilogie consacrée à la mise en place et la mise en scène du pouvoir.

La Mort de Danton de Büchner (Théâtre de la Bastille, 2017) questionnait la manière de sortir de la violence politique. Monsieur le député de Leonardo Sciascia interrogeait les mécanismes de la corruption. Coriolan, dernière pièce de la trilogie consacrée par François Orsoni au pouvoir, porte en son cœur la question de la démocratie et celle des tentations tyranniques et démagogiques.
Écrite par Shakespeare en 1607, à la naissance de l’État moderne, et située dans la Rome de 488 avant Jésus-Christ, en train d’inventer ses institutions républicaines, elle tend un miroir d’une acuité redoutable à notre époque, où tout le monde, à défaut de s’accorder sur le remède, s’accorde sur le diagnostic d’une démocratie malade.
Coriolan est d’abord un héros militaire qui, parvenu en politique, n’arrive pas à composer avec les autres instances représentatives, qu’il s’agisse des patriciens ou du peuple : vainqueur de l’armée des voisins Volsques qui s’attaquent à Rome, il refuse ensuite de se soumettre au suffrage de la plèbe et se retourne contre la future cité impériale en s’alliant à ses anciens ennemis. Personnage éminemment ambigu, à la fois irascible et courageux, vertueux et tyrannique, pur et réactionnaire, Coriolan incarne la difficulté à partager le pouvoir.
François Orsoni a choisi de concentrer ce texte foisonnant et complexe autour de quelques figures centrales. Quatre acteurs et une actrice incarnent à eux seuls tous les rôles, dans une mise en scène frontale. Ici les personnages sont toujours à vue, sans échappatoire, et la manière de raconter directe. Sur un plateau qui évoque à la fois la Rome déchue et une boîte de nuit, inscrivant d’emblée la pièce au croisement de la politique et du spectacle, Coriolan, figure mythique et historique de la Rome archaïque, personnage shakespearien attaché comme Hamlet à l’infini pouvoir de sa mère, est aussi un homme public pris dans les feux de l’orgueil et de la gloire. François Orsoni fait ainsi de cette pièce de combat, de ce récit carnassier, une réflexion sur les arcanes profonds de tous les pouvoirs et, mettant en regard le spectacle et la politique, interroge la responsabilité de chacun.
Laure Dautzenberg

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Mise en scène François Orsoni Traduction Jean-Michel Déprats Avec Jean-Louis Coulloc’h, Alban Guyon, Thomas Landbo, Estelle Meyer et Pascal Tagnati Bruitage Éléonore Mallo Lumières François Orsoni et Antoine Seigneur-Guerrini Scénographie et costumes Natalia Brilli Régie générale Antoine Seigneur-Guerrini et François Burelli Création sonore et régie son Valentin Chancelle Photographie François Prost « AFTER PARTY » 2018
 


Production Théâtre de Nénéka Coproduction Centre culturel Natale Rochiccioli - Cargèse, Théâtre d’Ajaccio, Théâtre de la Bastille, Théâtre d’Arles - Scène conventionnée, Le Liberté - Scène nationale de Toulon et Théâtre de Propriano Soutien SPEDIDAM et Comédie de Reims - Centre dramatique national. La compagnie est soutenue par la Collectivité de Corse et la Ville d’Ajaccio. François Orsoni a été sélectionné par la Villa Médicis - Académie de France à Rome - pour une résidence de recherches autour du projet Coriolan
Administration et production Manon Galinha Production et diffusion Karine Bellanger - Bora Bora productions